Mercredi 21 septembre, le Conseil de l’Europe se verra proposer un nouveau rapport sur la gestation pour autrui.
La rapporteure annonçait précédemment mettre l’accent sur l’intérêt supérieur de l’enfant.
Disons clairement que l’intérêt supérieur d’un enfant n’est pas d’être conçu et mis au monde sur la base d’un contrat.

Evoquer l’intérêt supérieur de l’enfant veut dire deux choses :

1. s’appuyer sur la Convention internationale des droits de l’enfant.

Or, l’Etat qui fait office de référence pour tou.te.s les pro-GPA, l’Etat qui inspire très fortement les travaux de la Conférence de la Haye – que le rapport recommande* de suivre de près, cet Etat où les choses se passent tellement parfaitement, ce sont les Etats-Unis.
SEUL Etat dans le monde qui n’a pas signé la Convention internationale des droits de l’enfant!

Si le rapport qui sera proposé au Conseil de l’Europe fait état d’une grande préoccupation pour l’intérêt supérieur de l’enfant, ce rapport est un leurre. Sa seule visée sera de faire accepter la GPA, telle que pratiquée aux States de tous les désirs satisfaits.

Une GPA commerciale, réalisée à la carte, dans laquelle les femmes candidates à être mères porteuses sont choisies sur catalogue par les « parents d’intention » et mises en concurrence par les managers d’agences.

2. Mettre en avant l’intérêt supérieur de l’enfant, et dire qu’il n’est pas responsable des conditions de sa naissance, c’est faire semblant d’oublier qu’un enfant est mis au monde par une femme.

Et si l’enfant n’est pas responsable pour la manière dont il est né, la société l’est, l’Etat l’est. Un Etat démocratique de droit ne peut ignorer sa responsabilité dans l’organisation des conditions dans lesquelles certain.e.s veulent accéder à l’utilisation du corps d’une femme. Et il doit interdire de transformer la femme en outil, pour la mise au monde d’un enfant, dont la présence servira ensuite à rendre acceptable cette pratique d’asservissement.

Quand on ouvre véritablement les yeux sur la GPA, on comprend pourquoi il faut la faire disparaître.

Ana-Luana Stoicea-Deram

 

  • « Fermer les yeux sur la gestation pour autrui ne la fera pas disparaître », entretien avec Petra de Sutter, La Libre Belgique, 13/03/16