La société est bien faite : certaines femmes aiment être enceintes au point d’accepter de vivre des grossesses pour d’autres qui, bien qu’elles ne souffrent d’aucun problème de stérilité, ont décidé de s’épargner cette peine pour se consacrer à leurs carrières. Le fait que les unes soient issues du peuple et les autres de la bourgeoisie est anecdotique. Après tout quel plus grand honneur et accomplissement possible pour une femme pauvre que de se donner corps et âme aux membres des classes dominantes ?
« However, what if being pregnant could compromise their career ? Should those women delay having children? Not have them at all ? Stephanie Caballero, Esq., the founder of The Surrogacy Law Center, has represented such clients. She works hard to educate people who may be a little too quick to judge these situations.“If a woman wants to become a mother and being pregnant could threaten her job, is this really a vanity case? ” Caballero said. “I represented a professional ballerina who happened to be single. It’s such a short-lived career, and it would have been over if she did become pregnant.”
Comme le souligne la juriste Muriel Fabre-Magnan, les mères porteuses sont des prolétaires au sens littéral, leur corps et les enfants qu’elles peuvent mettre au monde représentent leur seule richesse. Et cette dissymétrie de classe va être naturalisée, on dira d’elles qu’elles sont plus épanouies dans l’état de grossesse et plus aptes à enfanter que les « executive-women », les danseuses ou les mannequins désireuses d’épargner leurs corps. Tout comme on disait des paysannes employées comme nourrices qu’elles fabriquaient un meilleur lait que celui des femmes de la bourgeoisie.
Il manquait juste le discours marketing déculpabilisant, mettant à l’aise les consommatrices potentielles de GPA de confort. Ce manque est comblé, et on apprend qu’il est temps de rompre le silence sur la « vanity surrogacy ».
Too Posh to Push ?: Breaking the silence on the vanity surrogacy
Image : Jeune femme ailée, personnification de la Victoire; Myrina, vers 190 avJC