Dans le dernier numéro de Prostitution et Société, Justine Rocherieux déconstruit plusieurs idées reçues sur la GPA :
1/ La GPA, c’est « juste » une femme qui porte l’enfant d’un couple et qui le lui donnera à sa naissance.
2/ Les femmes qui offrent leurs « services » dans le cadre d’une GPA le font par altruisme. Elles permettent ainsi à des couples de connaître le bonheur de la parentalité.
3/ Les intermédiaires, en mettant les mères porteuses et les couples demandeurs d’enfants en relation, sont animés par une vocation altruiste.
4/ Dans le cadre d’une GPA, la femme qui porte l’enfant n’en est pas la mère. Être mère n’a rien à voir avec le fait de porter un enfant dans son utérus.
5/ Vendre des gamètes (ovocytes, sperme), louer un utérus, vendre du lait maternel, sont des pratiques acceptables si elles sont consenties, encadrées et rémunérées justement.
6/ La GPA éthique est très différente du cas des « usines à bébés » du tiers monde, il faut l’encourager afin de juguler les pratiques abusives.
7/ Avoir recours à la GPA pour avoir un enfant n’a rien à voir avec le fait d’acheter un enfant.
8/ La GPA permet de salarier les femmes pour le travail reproductif qu’elles accomplissent « gratuitement ». C’est une pratique féministe d’émancipation.
Lire cet excellent article DESINTOX Pourquoi la GPA n’est pas un « progrès » pour l’humanité
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Je serais plus nuancée par rapport à la réponse donnée au point 6. Il est illusoire de penser que la GPA puisse ne pas être rémunérée au Royaume-Uni, ne serait-ce qu’au moyen d’un remboursement pas tout à fait raisonnable des frais, et au moyen de « cadeaux ».
D’ailleurs, alors qu’officiellement, la GPA en Grèce est théoriquement soumise à des conditions strictes et ne doit donner lieu à aucune contrepartie financière, les mères porteuses sont de fait rémunérées.
La réalisatrice d’un documentaire sur la GPA en Grèce, diffusé sur Publicsénat le dit clairement : « Je n’ai encore jamais croisé de gens qui seraient capables de donner du temps, de l’énergie, du sang, de la santé contre « rien ». »
Même si le cliché réactionnaire de la femme adepte du don de soi et altruiste reste toujours bien vivant.
https://www.publicsenat.fr/article/societe/grece-le-commerce-lucratif-de-la-gpa-75298