Marie-Josèphe Bonnet publie ce matin dans Libération un vibrant appel:
« J’invite toutes les personnes choquées par la décision de la Cour à signer la pétition au Président de la République pour que le gouvernement français ne cède pas au diktat de l’argent. »

http://www.avaaz.org/fr/petition/Monsieur_le_President_de_la_Republique_protegez_les_femmes_et_les_enfants_des_contrats_de_mere_porteuse_GPA/?nIIZMhb

« La Cour européenne des droits de l’homme vient de condamner la France parce qu’elle ne transcrivait pas les actes d’état civil américains d’enfants nés aux Etats-Unis par mère porteuse en actes d’état civil français. L’argument est fondé sur le père «biologique» : la Cour estime que le droit français aurait dû reconnaître la filiation du père. En toute justice et en toute logique, la mère «biologique» devrait être inscrite également sur l’acte de naissance de son enfant. Car la recherche en épi-génétique nous rappelle que la mère «porteuse» est aussi une mère biologique.

L’absence de clarté de la décision de la Cour concernant la reconnaissance ou non de la filiation maternelle montre qu’elle prend position pour la filiation spermatique, contre les droits des mères et la dignité des femmes. C’est un retour au patriarcat tel qu’il a pu s’exprimer dans le passé : au Moyen Age par exemple, où les filles n’avaient pas de nom dans les généalogies.

La Cour européenne des droits dits de l’homme accepte donc l’achat de bébé d’une part et leur abandon par la mère dite porteuse de l’autre sans être choquée par un tel procédé. Elle appelle cela défendre l’intérêt supérieur de l’enfant. On se demande qui aimerait être à la place des jumelles qui sont l’enjeu du désir des uns et de l’idéologie néolibérale des autres. Il est évident que le but des parents est d’introduire la «GPA» en France tout en se posant comme victimes…. »

Extrait de l’article signé Marie -Josèphe Bonnet  paru dans Libération daté 30juin 2014.